Culture
Le roman d’un virus
8 mai 2016
Voici peu encore, raconter notre époque et ses bouleversements exposait à l’accusation de faire du « journalisme » plutôt que de la littérature. Tout à ses recherches d’écriture (dans le sillage du Nouveau Roman) et à ses introspections (dans l’air psychanalytique du temps), le roman français avait fini par oublier le vaste monde et les histoires qu’il façonne jour après jour. Les Américains nous ont rappelé, fort heureusement, que le journalisme peut inspirer de l’excellente littérature, et qu’une intrigue financière, une épidémie, un meurtre en série constituent, aujourd’hui comme hier, une inépuisable matière romanesque, tant ces vieux scénarios se renouvellent d’une époque à l’autre.