Comment voyagerons-nous demain ? Quelles innovations ? Quelle stratégie pour la France et ses champions industriels, face aux groupes chinois, aux Gafam ? Jean-Pierre Farandou, désigné par l’Élysée pour prendre la présidence de la SNCF, et Dominique Bussereau, ex-ministre des Transports et président de l’assemblée des départements de France (ADF), nous livrent leurs visions. Entretien croisé conduit par Éric Revel.
Les siècles passés ont vu l’avènement du train avec le charbon, et de la voiture avec le pétrole. Comment voyez-vous l’évolution de la mobilité dans les décennies qui viennent ? Jean-Pierre Farandou : je pense que le train aura toute sa place dans la mobilité de demain – ce train ne ressemblera pas à ceux que nous connaissons aujourd’hui. Ce sera aussi l’avènement de la voiture partagée et connectée, et cette voiture sera parfaitement adaptée aux territoires moins denses qu’habiteront demain des populations plus dispersées. Dominique Bussereau : je partage ce point de vue. J’ajouterai les « mobilités douces » en milieu urbain ou semi-urbain, comme les vélos ou les trottinettes. Cela fera un ensemble assez nouveau : lorsque l’on se projetait, il y a une vingtaine d’années, ce n’est pas cet ensemble qu’on entrevoyait…4555