En retrait de la vie politique depuis l’élection d’Emmanuel Macron, Bernard Cazeneuve écrit beaucoup, souhaitant « convaincre, plutôt que séduire » –son dernier ouvrage, À l’épreuve de la violence (Stock), vient de paraître. Nous avons choisi d’interroger l’ancien Premier ministre sur le sens de son engagement, sur la ligne politique qu’il entend défendre, et sur l’évolution de nos institutions. Il nous livre en exclusivité ses propositions.
Stéphane de Bourgies
Deux ouvrages sur votre expérience du pouvoir… Le troisième, prévu en mars 2021, aura un titre (Le sens de notre Nation) qui sonne comme un programme. Notre Nation a-t-elle un sens à redéfinir ? Bernard Cazeneuve : Les deux livres auxquels vous faites référence racontent les trois années que j’ai passées au ministère de l’Intérieur et à Matignon, qui ont été marquées par une succession d’attentats tragiques. Il y eut aussi d’autres épreuves pour la communauté nationale, comme la montée sur les réseaux sociaux de la violence, du racisme, de l’antisémitisme, mais aussi l’émergence d’une haine ordinaire à l’encontre de quiconque ne pense pas comme soi. J’ai vu des formes de plus en plus radicales – et hélas considérées comme banales – de contestation se faire jour. Un climat en4555