La ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, et la présidente des Affaires économiques du Sénat, Sophie Primas, analysent la crise née du Covid-19. Pour elles, l’Europe n’est pas une valeur dépassée, mais un socle à consolider pour asseoir la puissance économique de chacun de ses États membres. Un débat publié dans le numéro 501 de L’Hémicycle.
Quelles leçons peut-on tirer de cette crise sanitaire ? Agnès Pannier-Runacher : Cette crise nous apprend d’abord l’imbrication des chaines de production mondiales. Lorsque la Chine s’arrête, la France est en difficulté. Notre industrie doit alors compter ses stocks pour continuer à produire. Le sujet des masques est également révélateur de cette dépendance industrielle. Ce n’est pas soutenable : nous ne pouvons, dans ces conditions, décider ni des volumes, ni des délais de livraison, ni des prix. Tout cela est aux mains d’un pays producteur unique. Le faiseur de marché est roi. Et j’ajoute : sur un objet, le masque, dont le coût s’est envolé alors qu’il ne comporte aucune innovation particulière. Rappelons qu’en entrée de crise, le prix d’un masque était inférieur à 10 centimes. Lire aussi : le4555