Carburants durables, avions électriques ou propulsés par hydrogène… Le secteur aérien a pris le virage de la décarbonation. Débat disruptif entre Bertrand Piccard, initiateur et président de la Fondation Solar Impulse, et Augustin de Romanet, le patron du groupe ADP.
Photos : William Lacalmontie.
Bertrand Piccard, cinq ans après votre incroyable aventure avec Solar Impulse, on voit voler des avions électriques, comme H55. Cela préfigure-t-il le tournant environnemental et énergétique de l’aviation du futur ? Bertrand Piccard Je n’ai pas été assez ambitieux avec Solar impulse. A l’époque, j’avais déclaré que ce projet devait révolutionner l’utilisation des technologies propres et des énergies renouvelables, mais sans oser dire qu’il allait révolutionner l’aviation. La vérité, c’est qu’on avance beaucoup plus vite que ce que j’avais imaginé. Quand j’ai lancé le projet, Tom Enders, l’ancien patron d’Airbus et d’EADS, a raconté ce que ses ingénieurs lui disaient : « Surtout n’aidez pas Piccard ! il ne pourra jamais construire cet avion ! » L’avion a été construit, les ingénieurs ont insisté : « Surtout ne l’aidez pas, cet avion ne pourra4555