Dans cet essai, le philosophe allemand Jürgen Habermas montre le lien consubstantiel qui noue l’espace public à la démocratie à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux. Mazarine Pingeot l’a lu pour L’Hémicycle.
QUAND LES PLATEFORMES MENACENT LA FORMATION DE L'OPINION Dans son ouvrage, le grand philosophe allemand montre le lien consubstantiel qui noue l’espace public à la démocratie, dont l’une des conditions est la délibération permettant la construction d’une opinion publique. Or, depuis une vingtaine d’années, quelque chose est advenu qui a changé la nature de l’espace public : Internet et les réseaux sociaux. Pour comprendre la profondeur de la transformation qui se profile – car nous n’en avons pas fini d’en compter les conséquences –, il faut d’abord revenir sur ce qu’il entend par espace public. Certes, tout le monde comprend intuitivement ce dont il s’agit, d’abord par opposition à l’espace privé : idéalement, le citoyen se hisse au-dessus de ses seuls intérêts particuliers pour chercher à penser4555