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Économie

L’Hémicycle aux Rencontres Économiques d’Aix

Notre revue est partenaire des Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence, les 7-8-9 juillet. A suivre en direct sur lhemicycle.com

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Sous une chaleur de plomb, c’était le grand jour des Rencontres Économiques d’Aix, samedi, le jour des grands patrons, des ministres et des politiques de premier plan : Bruno Le Maire a parlé croissance soutenable, Édouard Philippe des grands choix de société, et notamment de l’éducation. Les échanges ont été riches et parfois vifs, comme lors de la table ronde consacrée à l’énergie. Dans les allées du parc Jourdan, on a aussi beaucoup commenté de l’absence d’Élisabeth Borne, qui devait s’exprimer ce dimanche lors d’une session spéciale donnant la parole aux jeunes. Ce qui a relancé de plus belle l’éventualité d’un remaniement proche…

Passe d’armes sur l’énergie 

Samedi, dès 8h15, alors que les cigales s’étaient déjà levées à Aix, la table ronde sur le thème « Energie, l’heure de choix » promettait d’être bouillante puisqu’elle réunissait les principaux producteurs français, notamment Luc Rémont, le patron d’EDF, Catherine MacGregor, à la tête d’Engie, et Patrick Pouyanné, qui préside TotalEnergies. Le public n’a pas été déçu quand la question du prix a été abordée.  

Pour Luc Rémont, si nous souffrons aujourd’hui de prix élevés, c’est parce que subissons des « prix de guerre ». Ce qui manque au marché de l’électricité, dit-il, c’est la visibilité de long terme et la faculté entre les producteurs et le consommateur de contractualiser à long terme, précisément. « Un cadre de ce type est de nature à fournir beaucoup plus de stabilité sur les prix, de manière à éviter les prix de guerre, précise-t-il. En ayant des contrats de long terme, nous aurons la faculté d’amortir ces risques-là et de donner de la visibilité aux consommateurs et aux industriels pour investir. » 

Pour garder un coût de la transition énergétique et de l’énergie le plus raisonnable possible, il faut se redonner de la marge de manœuvre, ajoute Catherine MacGregor, qui, elle, a insisté sur le renouvelable : « Il faut beaucoup de capacités d’énergies renouvelables et d’énergies décarbonées et investir massivement dans les infrastructures pour se donner cette résilience et cette capacité de stocker, avoir de la robustesse dans le système énergétique pour avoir un coût sous contrôle ». La directrice générale d’Engie cite en exemple le « mix décarboné et bon marché pour le consommateur » de l’Espagne, qui a bénéficié de prix sur le marché spot (établis par les bourses le jour J pour le lendemain) « bien inférieurs à ceux de la France pendant cent trente-cinq jours au premier semestre 2023 », grâce à un développement massif des énergies renouvelables.  

« J’ai horreur de faire Madame Soleil », a lancé, de son côté, Patrick Pouyannén, qui prédit, pourtant, que le prix du pétrole va rester « durablement élevé », à cause de « la transition énergétique et parce qu’on investit moins dans les énergies fossiles, notamment le pétrole ». Le puissant patron de TotalEnergies précise investir massivement dans l’électricité, parce que le renouvelable, « c’est certes sympathique et décarboné car le soleil est gratuit, mais c’est intermittent. C’est un système de plus en plus complexe à manipuler, avec des sources intermittentes. Il faut des capacités de stockages pendant des mois et [si] on prend un système complet, à moins d’accepter qu’il y en ait pas mal de fossiles, cela coûtera plus cher ». 

Piquée au vif, Catherine MacGregor réplique : « Évidemment, on n’a pas encore défini tous les composants du système énergétique, évidemment qu’il faut investir dans les batteries, évidemment que les centrales à gaz, à partir du gaz décarboné, va jouer un rôle massif parce qu’on sait très bien que les renouvelables augmentent l’instabilité dans les réseaux électriques, qu’il faut stabiliser »… 

Patrick Pouyanné la coupe : « Donc, l’énergie décarbonée coûtera plus cher. On n’investit pas dans l’éolien offshore en Europe à 50 euros du mégawattheure. Je pense qu’il faut dire la vérité. […] Il ne faut pas dire aux gens, parce que le soleil est gratuit : cela ne va pas être cher. Ce n’est pas vrai ». 

Luc Rémont, ironique, s’est alors posé en juge de paix : « Je voudrais juste dire que j’adore Catherine et Patrick se passionner pour l’électricité… ».  

Ambiance… 

Les conseils de Jean-François Copé 

Jean-François Copé aux Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence. @MaiteBaldi

Invité dans le studio de L’Hémicycle, Jean-François Copé, maire de Meaux, estime que « la France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer », reprenant ainsi la fameuse citation de l’écrivain Sylvain Tesson. Les violences urbaines ayant secoué la France n’ont, selon lui, rien à voir avec « des émeutes de la faim » ou des « révoltes sociales : ce sont des voyous que l’on connaît, auxquels la République est incapable d’apporter une réponse de fermeté. La République doit pouvoir punir dans ces cas-là. Il faut arrêter de se mentir, la République s’est montrée très généreuse et on a oublié qu’à côté des droits, il y a des devoirs. Ce n’est pas être de droite que de dire cela, c’est le bon sens. D’ailleurs, les premières victimes sont les habitants de ces quartiers qui, pour beaucoup d’entre eux, ne votent pas à droite mais disent : ‘‘Rétablissez l’ordre, sinon on va chez Le Pen’’ ». 

Jean-François Copé, qui se déclare « non-macroniste », se dit toutefois conscient que la Ve République fonctionne avec des majorités absolues « et que quand on en n’a pas, il vaut mieux en construire une rapidement. De ce point, comme le pays est à droite, cela avait du sens pour Emmanuel Macron de recomposer une coalition avec la droite de gouvernement, parce qu’en réalité, si on ne la fait pas, ce sera l’extrême droite qui prendra le pouvoir. Et là, on y va tout droit ». 

La situation financière, qu’il juge « catastrophique et irresponsable », doit connaître des « réformes de structure » à l’instar de celle des retraites. Il propose notamment de mettre fin à l’emploi à vie dans la fonction publique et de repenser le temps de travail.  

L’espoir, selon Pascal Demurger 

Autre invité dans le studio de L’Hémicycle, le directeur général de la Maif. Recréer l’espoir, pour lui, passe par l’accompagnement des sociétaires, pendant des périodes difficiles telles que les récentes émeutes ou les catastrophes climatiques – de plus en plus nombreuses : « L’assurance, c’est être au près des individus, dans le soutien et la solidarité ».  

Alors que le ministre de l’Économie et des Finances a exhorté les compagnies d’assurance à faciliter les démarches d’indemnisations pour les victimes des dégradations commises par les émeutiers, Pascal Demurger rappelle que, pendant l’épidémie de Covid, la Maif avait décidé de redistribuer 100 millions d’euros à ses sociétaires en raison de la chute de la sinistralité automobile. Un geste qu’il juge légitime : « On n’allait pas s’enrichir sur le dos de la crise sanitaire ». 

Celui qui vient d’être élu à la coprésidence d’Impact France, un mouvement d’entreprises engagées sur l’environnement et les questions sociales (parmi lesquelles La Poste, Doctolib, la SNCF, ainsi que des startups et des fonds d’investissements), affiche sa volonté d’en faire un interlocuteur des pouvoirs publics et de faire de la France « la première économie à impact ». 

Non, les crédits immobiliers ne sont pas en panne sèche 

C’est la réponse de Maya Atig, la directrice générale de la fédération bancaire française, au micro d’Éric Revel, dans le studio de L’Hémicycle. Elle rappelle que les deux années précédentes avaient battu des records, avec des prix qui avaient beaucoup augmenté. « Aujourd’hui, nous avons le même niveau de crédit qu’en 2016 et 2017. A l’époque, on disait qu’il était en plein boum. » Ce qui inquiète les ménages, c’est que les crédits de l’immobilier montent (le taux actuel moyenne tourne autour de 3,5%), alors que les prix ne baissent pas. Ils hésitent donc à acheter. Le marché est donc « grippé, mais pas bloqué ». Et Maya Atig de prévenir : « Il va falloir s’habituer, en très peu de temps, à des changements des conditions, qui restent toutefois favorables qu’il y a sept, huit ou dix ans. »  

Dominique Restino : « Il faut élaborer une véritable stratégie autour de la formation continue » 

Dominique Restino aux Rencontres Economiques d’Aix-en Provence le 7 juillet 2023. @Frank Bessiere

Le président de la CCI Paris IDF mise sur le développement de son important pôle éducatif. 

Comment recréer l’espoir ?, c’est le thème des Rencontres d’Aix. Quand on dirige la Chambre de commerce et d’industrie Paris Île-de-France, la plus importante de France, quel sens prend cet enjeu ?  

Dominique Restino Une chambre de commerce est un établissement public, géré par des collaborateurs et des élus (dirigeants, chefs d’entreprise élus par leurs paires pour cinq ans). Nos ressources viennent de différents endroits, de certaines taxes. Notre mission est d’être le premier réseau d’accompagnement des entreprises de proximité, dans leurs mutations digitales, énergétiques et la RSE. Nous ne sommes pas un syndicat. La particularité de la CCI Paris IDF vient du fait qu’elle est la CCI régionale de la première région de France, ce qui représente 30% du PIB français ; c’est également un hub européen. Recréer l’espoir est un enjeu fondamental, qui passe par la formation. La CCI Paris IDF crée depuis deux siècles des écoles et des programmes : 72 000 personnes sont formées chaque année à travers 14 écoles, parmi lesquelles HEC (dont nous sommes actionnaire à plus de 85%), l’ESCP (actionnaire à 99%), l’ESSEC (coanimée avec la Catho), ou l’école Ferrandi, qui fait référence dans la gastronomie et le management ou celle des Gobelins, dans le domaine de l’art et du cinéma.  

Quel est l’enjeu ?  

D. R. Au-delà de la formation initiale, la véritable transformation économique et sociale passe par l’appropriation de la formation continue. Or, les petites et moyennes entreprises sont d’énormes contributeurs dans les budgets de la formation, mais elles n’en profitent pas. Pour qu’elles se l’approprient, il faut élaborer une véritable stratégie autour de la formation continue, avec des formations longues, qualifiantes et diplômantes, mais aussi des formations courtes, quand cela est nécessaire, dans l’hôtellerie, le digital… parce que, dans les secteurs qui innovent en permanence, cela ne sert à rien d’avoir des formations de cinq ans. Il faut accompagner toutes ces mutations : pour que la France soit un véritable pays d’entrepreneurs, les chefs d’entreprise aussi doivent se former.  

Comment rendre ce projet possible, concrètement ? 

D. R. Dans chacune de nos écoles, la règle est que la chambre est à actionnaire à 51% et que le deuxième actionnaire ne peut l’être à plus de 30%, ce qui veut dire que nous avons le contrôle. J’insiste sur ce point, il n’y a pas de distribution de dividende, chaque euro gagné reste dans le développement de l’école ; c’est une véritable philosophie. Nous avons construit une raison d’être qui est de former tout au long de la vie au sein de notre pôle éducatif sur la base du non-profit. Nous travaillons à obtenir, pour nos écoles, la qualification d’établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général (Eespig), qui labellise les écoles d’intérêt général et nous en avons. Nous investissons dans des programmes de qualité, dans un suivi personnalisé. C’est important pour les jeunes et leurs parents de savoir où ils vont. Notre vocation est d’accompagner ces jeunes dans les entreprises qui leur correspondent. Je souhaite que l’on reconnaisse ce que nos écoles et nos programmes apportent aux entreprises et à la jeunesse de notre pays.  

Lionel Zinsou aux Rencontres Économiques d’Aix-en Provence le 7 juillet 2023. @LaurentLeCrabe

Les leçons de Lionel Zinsou 

En ouverture des Rencontres, l’ancien Premier ministre du Bénin (juin 2015 à avril 2016) a tenté de changer le regard que l’on porte, parfois en Europe et aux États-Unis, sur l’Afrique, à qui les institutions internationales demandent souvent de « résistez à la Chine ». Alors que le déficit commercial entre les États-Unis et la Chine frise les 800 milliards de dollars, le commerce entre l’Empire du milieu et l’Afrique est, lui, à l’équilibre. « Pour une raison très simple, souligne l’économiste franco-béninois : pour l’instant, nous n’intéressons pas beaucoup la Chine comme marché. Le marché qui les intéresse, c’est vous [les Européens]. Nous, en revanche, leur fournissons les matières premières de l’usine du monde. Donc, ne projetez pas les réalités européennes. » 

Deuxième enseignement, l’Afrique a un dividende démographique considérable grâce à sa jeunesse. « Mais ce qui est important n’est pas que nous ayons une croissance démographique, précise-t-il, c’est que nous avons de moins en moins d’enfants, puisque notre croissance est faite de l’allongement de l’espérance de vie et non de la fécondité qui baisse partout. Nous sommes donc le continent qui a le moins d’inactifs désormais à porter par les actifs. » Autres atouts : « Notre désert a de l’intérêt, il vaut quelque chose, de même que nos mangroves et le fait que nous n’attentions pas à nos forêts est unique au monde. Enfin, nous sommes ceux qui adoptent le plus vite les nouvelles technologies. L’arriération devient un véritable avantage : on passe de l’archaïsme au numérique ». De quoi créer de l’espoir. 

Exception marseillaise 

Invité dans le studio de L’Hémicycle, le président de la région Sud – qui soutient les Rencontres d’Aix – constate que, contrairement au reste du pays, les émeutes urbaines qui ont eu lieu à la suite de la mort du jeune Nahel, tué par un policier, ont épargné, à Marseille, la plupart des institutions publiques – notamment le siège de la région Paca. Des bandes de pilleurs ont, en revanche, saccagé les magasins du centre-ville, en ciblant des marchandises ayant une valeur à la revente.  

Renaud Muselier se félicite par ailleurs du plan du président de la République baptisé Marseille en grand. « Le président aime Marseille, tant mieux ; le président y investit 5 milliards d’euros, tant mieux », dit-il. Mais son déploiement ne va pas assez vite, selon lui.  

Le plaidoyer de Christine Lagarde pour la parité 

Ancienne ministre de l’Économie française, ex-présidente du FMI, aujourd’hui à la tête de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde a illustré les gains que la société réaliserait si tous les hommes et les femmes avaient véritablement les mêmes droits, les mêmes accès, les mêmes rémunérations pour les mêmes postes et la même liberté de choix : « Si, par exemple, les femmes accédaient à l’emploi dans les mêmes conditions que les hommes, l’Union européenne aurait probablement à peu près 10 millions de salariés en plus, une augmentation du PIB de l’ordre de 10% d’ici 2050. Cela veut dire un enrichissement de nos économies par l’apport de nouvelles richesses, de nouvelles activités, de nouvelles compétences, de nouveaux talents ». Pour cela, il faut fixer des règles, mettre en place des incitations et des sanctions (comme la loi Copé-Zimmermann l’a fait pour les conseils d’administration), mettre en place l’infrastructure nécessaire, permettant aux parents d’arrêter leur carrière pour s’occuper de leur famille. Christine Lagarde a aussi insisté sur la nécessité « d’extirper » les biais cognitifs, chez les représentants des deux sexes, qui amènent la société à considérer les femmes dans leur contribution économique ou dans leur participation intellectuelle « comme étant un tout petit peu des sous-hommes ».  

Le coût des violences urbaines selon les assureurs 

Thierry Derez, directeur général du groupe Covéa, leader de l’assurance des biens et de responsabilité pour les particuliers et les professionnels, avec des marques comme MAAF, MMA et GMF, était invité dans le studio de L’Hémicycle. Il a confirmé les estimations faites par la profession du montant de la facture des indemnisations des victimes de dégradations causées par les violences urbaines : entre 250 millions à 300 millions d’euros pour les assurances. Un chiffre qui reste provisoire, car les propriétaires ont jusqu’à trente jours pour déclarer leur sinistre. 5800 sinistres ont pour l’instant été déclarés. « Je pense que leur nombre sera, en fin de compte, beaucoup plus important », avance Thierry Derez. 

« L’État doit se doter d’un bras armé, France Inclusion » 

Pour Saïd Hammouche, président de la fondation Mozaïk, il y a urgence à recréer le dialogue entre toutes les composantes de la société, et à agir de manière concrète et concertée pour une meilleure inclusion.  

Saïd Hammouche, aux Rencontres Economiques d’Aix-en Provence le 7 juillet 2023.

Quelles leçons tirez-vous de l’épisode de violences que la France vient de connaître, à la suite de la mort du jeune Nahel, tué par un policier ? 

Saïd Hammouche On croit qu’on a dépensé beaucoup d’argent dans les banlieues parce qu’on entend souvent le chiffre de 200 milliards d’euros investis, mais, en réalité, ces 200 milliards ont surtout servi à construire des immeubles, ils ont été essentiellement destinés à l’infrastructure et à l’urbanisme. Depuis une trentaine d’années, on constate un déficit de politique publique lié à des réductions de budget. L’État providence n’est plus. En 2023, l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances va avoir une restriction budgétaire de 5%. Cela entraîne une dégradation du service public, des mobilités, de l’éducation… Les associations ne sont plus financées. On a de moins en moins de filtres capables de subvenir aux besoins des familles en difficulté.  

Comment recréer l’espoir dans ce monde d’incertitudes et de violences ? C’est le thème des Rencontres d’Aix… 

S. H. On pourra se retrouver dans dix ans, choisir la même thématique et avoir le même niveau de motivation, mais si on ne s’interroge pas sur la manière dont on agit véritablement, cela ne servira pas à grand-chose. Ce qui manque, aujourd’hui, c’est de ne plus se comprendre, et nous avons tous une responsabilité. Je pense qu’on peut bâtir un véhicule qui permette d’animer cet espoir et de le rendre concret. Il faut traiter les grands sujets sociaux en passant par un opérateur public, mais aussi privé, car la réussite s’inscrira dans la collaboration entre les deux. Je dirais même que c’est un deal à quatre : entre l’entreprise qui garantit les marchés, la société civile qui expérimente des idées, la région qui déploie son territoire et l’État qui accélère ses innovations. Le jour où on basculera dans le concret, et qu’on ne se contentera pas de prises de parole, on aura vraiment avancé.  

Comment faire pour justement rendre ces projets plus concrets ?  

S. H. Puisqu’on est dans un pays où l’économie donne le la, France travail (anciennement Pôle emploi, ndlr) doit se doter d’un bras armé, France Inclusion. C’est lui qui définirait les stratégies, réfléchirait à leur mise en œuvre et déplorerait les actions. Je milite pour la création d’une filiale de France Travail dans laquelle on pourrait réunir toutes les entreprises qui sont là, aujourd’hui, à Aix, qui ont envie d’avancer en s’appuyant sur les collectivités et sur l’État. 

Un manifeste pour une société apaisée 

  • 1,5 million de jeunes ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation (NEETs);  
  • 15% des adultes peu qualifiés suivent une formation chaque année ;  
  • 40,3% des 55-64 ans sont sans activité ; 
  • 95% des jeunes ne se sentent pas écoutés dans les décisions politiques ; 
  • 1 500 milliards d’euros, c’est le montant annuel des dépenses publiques. 

Dans un manifeste, les Rencontres économiques d’Aix dressent ce constat préoccupant : « Année après année, la société française se fragmente. Élection après élection, le paysage politique se polarise. Il faut d’urgence recréer les conditions d’une société apaisée, équilibrée et prête à évoluer pour répondre aux défis économiques, sociétaux et climatiques. Or, la société française n’est pas prête. »  

Ce manifeste appelle donc à une mobilisation d’ensemble autour de cinq engagements en faveur de l’éducation (en réintégrant dans les cinq ans les NEETs), de la formation (en insérant dans chaque contrat de travail une clause prévoyant l’obligation d’un parcours de formation qualifiante), pour le travail (en augmenter le taux d’emploi des seniors de 10% d’ici dix ans), pour la citoyenneté (en recréant un engagement citoyen obligatoire de trois mois minimum pour les jeunes de 18-25 ans), pour l’action publique (qui doit se transformer). 

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