L’écrivaine et philosophe Mazarine Pingeot a lu, pour L’Hémicycle, l’ouvrage La gloire du rap de Bénédicte Delorme-Montini.
Dans un ouvrage à la fois érudit et accessible, Bénédicte Delorme-Montini nous invite à une plongée dans l’univers du rap, dont on ressort à la fois rassuré – c’est bien là que les nouveaux poètes ont élu domicile – et inquiet, tant les faux talents dominent, dans un univers ultra-concurrentiel où le brouillage des valeurs est la norme et où la célébrité tend à s’imposer comme la principale raison d’être. Le rap, nous rappelle justement l’auteure, partage avec le rock, puis la world music qu’il prolonge, une double culture de la contestation radicale et de l’émancipation absolue de l’individu. Mais là s’arrête la similitude. Dans un cas, les enfants des Trente Glorieuses s’inscrivent dans une histoire relativement courte d’une mondialisation heureuse, en « privilégiant une version joyeuse et dépolitisée4555