Inquiet de l’état de tension du pays, dans lequel il redoute une nouvelle flambée de colère, Gérard Larcher, le président du Sénat, juge sévèrement le bilan d’Emmanuel Macron. À ses yeux, seuls des résultats concrets seront à même de juguler la crise démocratique. Quant à son camp, la droite, il considère qu’ « il n’y a pas aujourd’hui de femmes ou d’hommes providentiels ». Entretien exclusif.
Photo : Samuel Kirzenbaum
Presque deux ans après la réélection du chef de l’État, quel regard portez-vous sur la situation politique ? GÉRARD LARCHER On l’avait peut-être oublié, ces dernières années, mais nous sommes toujours dans un régime parlementaire. Et depuis qu’Emmanuel Macron a perdu les élections législatives et qu’il n’a plus de majorité à l’Assemblée nationale, le débat parlementaire est, plus que jamais, nécessaire. L’instabilité politique liée à cette situation pose la question suivante : comment avancer sans majorité ? La logique aurait voulu que le Président propose des alliances, texte par texte, projet après projet. Cela n’a jamais été sa volonté. Donc on continue à avancer cahin-caha, à coups de 49-3, on vote, notamment des budgets… alors qu’en réalité, nombre de dispositions ne seront pas prises en compte, même quand elles ont été majoritairement adoptées4555