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Les Rencontres de L'Hémicycle

La vague populiste décryptée

La dernière édition des Rencontres de l’Hémicycle se penchait, le 26 mars, sur la poussée des droites nationalistes attendue aux élections européennes, thème du grand dossier de la revue.

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Elle se profile dans tous les sondages, aux quatre coins de l’Europe des Vingt-Sept, et inquiète nombre de gouvernements. À quelle hauteur se situera la vague populiste attendue aux élections européennes, qui se dérouleront du 6 au 9 juin prochain ? Comment expliquer cet engouement décomplexé pour la droite radicale, en France et dans le reste de l’Europe ? Quelles conséquences pour les institutions européennes ? Quel impact sur leurs décisions ? Les Rencontres de L’Hémicycle se sont penchées sur ce sujet, mardi 26 mars, à l’occasion de la sortie du numéro de printemps de la revue, dont le grand dossier est consacré à l’irrésistible ascension de l’extrême droite, en France et en Europe.

Dans l’Hexagone, le Rassemblement national, emmené par sa tête de liste Jordan Bardella, devance de 10 à 12 points le parti Renaissance d’Emmanuel Macron. « Il faudrait qu’un événement fort se produise pour renverser la tendance », estime Martial Foucault, politologue. Pour l’ex-directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), la progression des partis populistes en Europe s’explique en grande partie par l’intégration de la « question sociale » dans leurs arguments de vente électoraux. Autrefois réduite à « la question migratoire » et à « la préférence nationale », la dialectique des populistes fait désormais une place importante « aux émotions et aux ressentiments » des individus à l’égard des pouvoirs en place, ce qui rend leurs offres politiques plus populaires.

Certes, depuis la crise du Covid et la guerre en Ukraine, « l’Europe reprend des points d’image, de crédibilité et de légitimité », affirme Laure Salvaing, directrice générale de Verian France. Ces périodes ont eu un « effet pédagogique », ajoute l’ex-député européen Alain Lamassoure. « Elles ont eu pour effet d’expliquer le rôle et le pouvoir de l’Union européenne, ce que les dirigeants n’ont jamais fait ou n’ont jamais osé faire », explique l’ancien ministre du Budget, puis des Affaires européennes. Aussi le discours « eurosceptique » déployé il y a encore quelques années par les partis souverainistes s’est-il mué en « eurocritique », souligne Charles Sapin, journaliste politique au Point et auteur des Moissons de la colère. Plongée dans l’Europe nationaliste (Éditions du Cerf).

Les jeux sont-ils faits ? « Les européennes font partie des élections ou l’on se décide le plus tard », assure Laure Salvaing. Certes, selon Martial Foucault, « on se dirige vers une majorité relative » de l’actuelle coalition entre gauche (PSE) et droite (PPE), avec un « rétrécissement du groupe centriste ». Mais Charles Sapin reste dubitatif sur « une alliance des partis nationalistes pour réussir à dicter les lois », puisque ces formations sont divisées en deux groupes (ID et ECR) au Parlement européen. Et même dans l’éventualité où cette alliance se produirait, « ils n’auraient pas les 305 sièges nécessaires », affirme le journaliste. Si la poussée est indéniable, le blocage n’est pas encore pour demain.

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