Depuis l’illustre Partie de campagne, de Raymond Depardon, en 1974, le documentaire politique, en cinquante ans, a montré de multiples facettes, tour à tour centré sur un acteur principal, inspiré par la fiction, puisant dans les archives et même débordant sur le cinéma classique. Histoire d’un genre à part entière.
Collage : Lila Briand
C’est une scène d’anthologie dans les coulisses de la Ve République. Le 27 mai 1974, installé face à un poste de télévision dans un petit salon aux tapisseries décaties, Valéry Giscard d’Estaing, candidat au second tour de l’élection présidentielle, examine sa propre image. Il a exigé de rester seul pour faire face à son destin. Il suit, impavide, l’évolution des sondages et des commentaires. La sonnerie d’un téléphone d’un autre âge retentit. VGE décroche, écoute son interlocuteur qui semble déjà le féliciter... Le candidat vient d’apprendre sa victoire, en direct, sous nos yeux, grâce à la caméra du cinéaste Raymond Depardon, la seule autorisée à pénétrer l’intimité du candidat pour immortaliser ce petit moment de la grande histoire. Cette scène, demeurée mythique, constitue le point d’orgue4555
