La crise devient un état permanent, voire un mode de fonctionnement de notre démocratie, dans lesquels la conflictualité propre à la pluralité, et d’ordinaire régulée par nos institutions, devient un affrontement entre clans incapables de dialoguer.

Illustration : Fred Fornier
La démocratie est en crise, voilà un refrain bien connu. Que la crise se soit pérennisée alors même qu’elle était censée définir l’instant critique à partir duquel peut se poser le diagnostic - que ce soit en médecine ou en politique -, cela a également été fort bien montré par des philosophes comme Myriam Revault d’Allonnes (La Crise sans fin. Essai sur l’expérience moderne du temps, Seuil, 2012), ou encore Frédéric Worms (Les maladies chroniques de la démocratie, Desclée de Brouwer, 2017). Nous pourrions considérer avoir touché le fond : la crise n’est plus une menace, une épée de Damoclès, une récurrence au rythme de plus en plus soutenu. Elle s’étend au fonctionnement même de notre démocratie, crise parlementaire, crise des institutions, crise de la représentation,4555