Pourtant très diverse, la figure de « l’immigré » s’est peu à peu imposée, en un demi-siècle, comme un enjeu central de notre débat politique et de nos campagnes électorales, de plus en plus radicaux sur ce dossier. Diabolisation à droite et à l’extrême droite, sanctuarisation à gauche et à l’extrême gauche : les postures tactiques des partis et des candidats ne masquent plus l’impuissance des politiques publiques, qui alimente l’exaspération de l’opinion.

Illustration : Emmanuel Polanco
Il est partout. Tournant en boucle dans un certain nombre de médias audiovisuels. Crispant nos débats parlementaires. Et constituant aujourd’hui un enjeu de plus en plus écrasant dans nos campagnes électorales. Même si les récentes tensions planétaires ont contribué à réinstaller la situation géopolitique au premier plan des préoccupations de nos compatriotes, le thème de l’immigration semble s’être imposé comme l’alpha et l’omega de notre vie politique. Une obsession française, en somme – même si nombre de pays, en Europe et ailleurs, la partagent. Le sujet, pour autant constitue-t-il une véritable priorité pour l’opinion ? « Il y a dix ans, c’était encore un sujet marginal, constate le politologue Pascal Perrineau. Aujourd’hui, il a beaucoup progressé dans les préoccupations des Français. A cause du choc migratoire de4555