Le choc de 1973 marque le début de la fin de l’hégémonie économique absolue de l’Occident, qui découvre avec stupeur les fragilités de son modèle. Ce dernier a cependant manqué l’occasion de réduire sa dépendance aux hydrocarbures, le chantier des énergies alternatives repassant vite au second plan. Il a fallu attendre la guerre en Ukraine pour que l’on redécouvre la centralité de la question énergétique.
illustrations : Camille Foucou
Avec l’attaque russe contre l’Ukraine, en février 2022, un spectre a hanté l’Europe : celui d’une pénurie d’énergie. La manne du gaz russe s’étant subitement tarie, allions-nous pouvoir nous chauffer l’hiver suivant ? Nos usines allaient-elles pouvoir continuer à tourner ? Dans les médias, le débat politique et les conversations de café, la question énergétique a surgi au premier plan, rappelant à tous sa centralité, trop souvent négligée, dans les rouages de nos économies et les soubresauts géopolitiques de notre planète. Chez les moins jeunes ont alors reflué des souvenirs vieux d’un demi-siècle, ceux du premier choc pétrolier d’octobre 1973. Il y a cinquante ans, au cours d’une autre guerre, celle du Kippour, le quatrième conflit opposant Israël à ses voisins arabes, les pays producteurs de pétrole du4555