Écrit par François Azouvi, philosophe et historien français, l’essai « Du héros à la victime : la métamorphose contemporaine du sacré » enquête sur cette évolution.
Illustration : DA
La victime est un personnage central de nos sociétés. Tout nous le rappelle, de la place qu’elle occupe dans le système judiciaire et médiatique – il suffit de se rappeler l’importance des témoignages lors du procès du Bataclan – , du succès des récits à la première personne (le dernier en date étant celui de Neige Sinno, véritable phénomène littéraire de la rentrée 2024 avec son Triste tigre consacré à l’inceste), de la revendication des traumas individuels ou collectifs exigeant réparation, des lois mémorielles qui ont vu le jour à partir des années 1990, jusqu’aux impostures édifiantes comme celles de la jeune femme du RER devenant le sujet d’un film d’André Téchiné ou encore des fausses victimes du Bataclan. Il n’est plus à prouver que le statut4555