Territoires
Quand l’État tousse, les régions s’enrhument
15 février 2012
La dégradation de la note française fait aujourd’hui craindre un effet domino en régions. Dans le sillage de plusieurs institutions et entreprises publiques, Paris et l’Île-de-France ont perdu leur triple A. Une trentaine de collectivités territoriales sont aujourd’hui dans le collimateur des agences de notation.
«Le cadre institutionnel et financier des collectivités locales françaises ne leur permet pas d’être notées au-dessus de l’État », explique Standard & Poor’s. À l’origine de la perte du triple A français, l’agence de notation américaine vient d’abaisser d’un cran, de AAA à AA+, la note de référence à long terme de la région Île-de-France et celle de la ville de Paris. Une note qui leur permettait d’emprunter aux meilleurs taux. Elle a également assorti ce recul d’une perspective « négative ». Les deux collectivités pourraient donc voir leur note à nouveau rétrogradée d’ici un à deux ans. Standard & Poor’s souligne comme principale contrainte de l’Île-de-France une « faible flexibilité sur ses recettes », et pour Paris un « ambitieux programme d’investissement de la mandature ». Pour autant, l’agence considère que la « qualité de crédit indicative » de la région francilienne reste « la plus élevée », la capitale disposant de son côté d’un « endettement modéré, bien qu’en augmentation ». Dès lors, le mécanisme d’abaissement s’explique davantage par le fonctionnement même des départements et des régions, dont le financement reste intimement lié aux dotations de l’État. Or, si les investisseurs n’ont plus confiance dans la capacité de la France à rembourser ses emprunts, leurs craintes s’élargiront naturellement aux capacités de toutes les collectivités. Standard & Poor’s a déjà placé sous surveillance négative, depuis décembre dernier, 35 collectivités locales européennes, banques et agences publiques.