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Thierry de La Tour d’Artaise, premier invité du Club Hémicycle

Le président du groupe Seb a inauguré la nouvelle émission de L’Hémicycle.

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Bienvenue au Club ! L’Hémicycle lance un nouveau rendez-vous : Le Club Hémicycle. Chaque mois, Éric Revel reçoit un dirigeant d’entreprise ou un responsable politique de premier plan, qui lui livrera sa vision de l’actualité et son analyse des grands enjeux économiques, politiques ou internationaux. Thierry de La Tour d’Artaise, président du groupe Seb, était le premier invité de cette nouvelle émission, qui s’est déroulée le 7 septembre. 

Ce fleuron industriel français est l’un des plus anciens groupes tricolores. Il célèbre, en 2022, ses 165 ans d’existence, et même « 2300 ans d’histoire », a-t-il rappelé, si l’on prend en compte l’ensemble des 33 marques acquises au fil du temps dans le monde. Moulinex, Tefal, Calor… autant de marques qui appartiennent au patrimoine économique, culturel et culinaire français. Une entreprise fondée en 1857 par Antoine Lescure, un rétameur ambulant, auvergnat d’origine, qui parcourait la France avec sa caravane tirée par un cheval et passait de village en village pour réparer les produits en fer blanc, avant de s’implanter en Bourgogne et de créer un magasin adossé à une fabrique. De génération en génération, la même famille est toujours aux commandes aujourd’hui. « La force du groupe, c’est que nous avons le même actionnaire depuis cent soixante-cinq ans, qui a vu des crises et des très grands succès, a souligné Thierry de La Tour d’Artaise. Même si nous sommes côtés à la Bourse de Paris depuis 1975, le fait que nous ayons le même actionnaire qui est capable de rester calme dans les tempêtes, c’est cela qui nous a permis de tenir. » Cette longévité concerne aussi les managers puisque lui-même est le quatrième président seulement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd’hui, le groupe Seb, c’est 33 000 collaborateurs répartis dans 150 pays et 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. C’est aussi dix sites industriels implantés dans tout l’Hexagone, en Savoie, dans l’Eure, dans la Manche ou encore en Isère. « Nous sommes avant tout un groupe industriel français, car nous savons que nos marques sont dans le cœur de nos compatriotes, a-t-il poursuivi. Nous voulons garder cet ancrage industriel en France, c’est notre métier et notre fierté. Je ne crois pas qu’un pays puisse vivre sur le long terme sans industrie. Quelle que soit l’industrie, on doit la défendre. »

Leader dans le secteur du petit électroménager, le groupe a bâti son succès sur des produits phares à l’image de la « Super-Cocotte », un autocuiseur simple d’utilisation, qui fut un best-seller dans les années 1950. Seb s’est aussi beaucoup développé à l’étranger, notamment au Japon et en Chine, où il a pris une participation majoritaire dans Supor, en 2006, qui est devenu le leader chinois des produits culinaires non électriques. « J’étais convaincu que la Chine serait le leader mondial et qu’il fallait y être présent. » Des cuiseurs à riz aux machines à jus de soja, Seb, comme dans tous les pays où il réalisé des acquisitions, a fait confiance à sa filiale pour comprendre les goûts et habitudes de la population locale. 

L’autre force de Seb, c’est que l’entreprise ne cesse d’innover. « Il faut savoir quel combat on mène, confie Thierry de La Tour d’Artaise. Se battre sur des produits basiques ne sert à rien. Les bons combats se jouent sur des produits à forte valeur ajoutée. » Le groupe investit près de 3,5 % de son chiffre d’affaires en activités de R&D. Son président l’affirme : « L’industrie ne vit pas si elle n’est pas innovante. L’innovation, c’est la base de tout, parce qu’on est dans un monde où il y a beaucoup d’idées. Travailler dans un grand groupe multinational, ce n’est pas forcément ce qui va attirer les jeunes qui sortent de l’école, sauf si on est encore plus innovant que les start-ups. Mon obsession, c’est qu’on soit plus rapide que ces dernières ». A découvrir ou revoir sur notre chaîne YouTube

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