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Quand le Congo fait salle comble à Paris : le triomphe du soft power culturel

Ce 22 avril, l’Accor Arena de Paris a vibré aux couleurs du Congo. Plus de 20 000 personnes réunies pour un concert de soutien exceptionnel. Un événement sans précédent, qui dépasse le simple cadre musical. À travers cette mobilisation populaire et artistique, la République démocratique du Congo a signé une magistrale démonstration de soft power. Une victoire d’image pour le pays, portée par ses artistes, sa diaspora et ses institutions…

Marc Ferracci(16)

Plus de 20 000 spectateurs à l’intérieur, des centaines restés à l’extérieur faute de place : le concert « Solidarité Congo », organisé à l’Accor Arena de Paris, est bien plus qu’un simple événement musical. C’est une démonstration éclatante de la capacité de la culture congolaise à fédérer, émouvoir, et rayonner au-delà de ses frontières. Ce 22 avril, la République démocratique du Congo a remporté une victoire symbolique de grande ampleur — une victoire de l’image, du récit, et du soft power.

Les plus grands artistes, sans cachet

Sur scène, une trentaine d’artistes emblématiques ont répondu présents, tous unis par une cause commune : Gims, Fally Ipupa, Dadju, Youssoupha, Soolking, Gazo, Moïse Mbiye… Aucun cachet, aucune posture. Seulement un engagement fort en faveur des victimes de la guerre dans l’Est du Congo. Dans la salle, l’émotion était palpable. Le drapeau congolais flottait sur toutes les épaules, et les slogans d’unité et de solidarité résonnaient avec force. Paris avait des airs de Kinshasa. Fally Ipupa le résumait d’une phrase : « On n’a pas besoin de la guerre pour répandre la paix. »

Une maturité de la RDC sur la scène internationale

Mais si ce concert marque les esprits, c’est aussi parce qu’il révèle une maturité nouvelle dans la manière dont la RDC entend se positionner sur la scène internationale. Ce rassemblement populaire, soutenu par les institutions du pays, incarne une forme moderne de diplomatie culturelle. Il montre que l’influence ne passe plus seulement par les canaux traditionnels, mais aussi — et surtout — par la capacité d’un pays à exporter ses récits, ses émotions, sa culture.

Parmi les personnalités politiques présentes à Bercy, la ministre congolaise des Droits humains, Chantal Chambu Mwavita, a joué un rôle déterminant dans la préparation de l’événement. Sa présence, loin d’être symbolique, témoigne de la volonté du gouvernement de faire de la culture un véritable levier stratégique. Le président Félix Tshisekedi, salué durant la soirée, apparaît ici comme le garant de cette ambition nouvelle : faire du Congo une puissance culturelle autant qu’un acteur politique.

Un moment de fierté partagée, une expérience vibrante

En touchant le cœur de la diaspora comme celui du public français, le concert « Solidarité Congo » a offert à la RDC un moment rare de visibilité et de fierté partagée. Dans une époque saturée d’images, ce genre d’instant a plus d’impact qu’un sommet diplomatique. Il construit du lien, suscite de l’adhésion, redonne de la dignité. La culture, lorsqu’elle est portée par des voix sincères et un récit cohérent, devient un outil d’influence redoutablement efficace.
Ce soir-là, le Congo n’a pas seulement chanté : il s’est raconté, il s’est imposé. Et il a prouvé que la musique, bien plus qu’un divertissement, peut être un langage politique, un instrument de paix, voire un outil de souveraineté…

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