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Les Rencontres de L'Hémicycle

Le sport, une valeur en hausse avant les JO

La Coupe du monde de rugby, qui se déroulera en France en septembre, et les JO de 2024 représentent deux moments clés pour développer la pratique sportive dans les entreprises comme dans la société. Il en a été question lors des Rencontres de L’Hémicycle. 

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Performance, esprit d’équipe, dépassement de soi… Si les valeurs du sport sont universelles, elles représentent aussi les « soft skills » indispensables à l’employé d’aujourd’hui. Il n’y a pas que les chefs d’entreprise à le penser, les Français, dans leur ensemble, le disent clairement. Selon un sondage Kantar Public réalisé dans le cadre des dernières Rencontres de L’Hémicycle, le 19 avril – consacrées à l’impact de la coupe du monde de rugby et des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 –, 72% des personnes interrogées estiment qu’il faut promouvoir davantage le sport et ses valeurs dans les entreprises.  

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La Coupe du monde de rugby, qui se déroulera en France en septembre, et les JO de 2024 représentent deux moments clés pour développer la pratique sportive dans la société. « Dès la fin des Jeux de Paris, le 1er septembre 2024, il faut s’attendre à avoir 100 000 licenciés de plus », indique Philippe Bana, président de la fédération française de handball, la plus titrée en France. « Un an après les Jeux de Londres, en 2012, on recensait, au Royaume-Uni, 150 000 personnes de plus qui faisaient du sport une fois par semaine », confirme Mark Wyatt, qui dirige les activités de Corporate finance de KPMG, une entreprise qui investit beaucoup dans le sport. C’est bénéfique pour les clubs, mais aussi pour l’économie : « Plus de 100 000 emplois avaient été créés pour l’occasion et les JO avaient généré plus de 17 milliards de livres de retombées économiques », ajoute Mark Wyatt.   

Certaines entreprises ont bien compris l’impact économique et social que devraient avoir ces deux événements majeurs – qui seront regardés par près de deux milliards de téléspectateurs dans le monde. Elles ont tout intérêt à le promouvoir pendant cette période exceptionnelle dans la vie d’une nation : « Elles sont totalement légitimes pour parler de sport et pour le mettre au cœur de leur activité, car elles y gagnent, observe Eddy Vautrin-Dumaine, directeur des études de Kantar Public. Au-delà de créer du collectif et de la performance, c’est aussi une manière de prendre soin des salariés, d’assurer leur bien-être, de gérer leur stress, d’écouter l’autre et de se montrer capable d’apporter une réponse commune ». 

Partenaire du comité olympique et paralympique jusqu’en 2028, le groupe Allianz a une longue histoire avec les JO. « Nous avons fait ce choix, au niveau mondial, d’associer notre image au monde du sport, plutôt qu’à celui de la culture, par exemple », indique Marie-Doha Besancenot, directrice RSE, marque et communication. En plus de protéger un million de licenciés dans les fédérations et les clubs, le groupe d’assurances organise aussi des olympiades internes. Ces rencontres, qui ont lieu tous les quatre ans, réunissent l’ensemble des départements de chaque pays où est implantée Allianz. « Le sport est fédérateur, poursuit Marie-Doha Besancenot. Pour nous, il se pratique en plus de l’assurer ». 

Si le sport a tant de vertus et de bienfaits, si les JO ont tant d’avocats, pourquoi ne pas développer sa pratique dans l’éducation nationale ? C’est la demande exprimée par Franck Mesnel, ancien joueur emblématique du XV de France, aujourd’hui président de la marque Eden Park. « Pourquoi ne copie-t-on pas ce qui est fait dans les entreprises pour intégrer les valeurs du sport dans l’éducation ? » Le constat est inquiétant : « Il y a une urgence sanitaire chez les collégiens, dont la condition physique a baissé de 25% en quarante ans ; un tiers des filles de troisième ne pratique pas de sport », relève Amélie Oudéa-Castéra. Et de poursuivre : « Il faut faire la chasse aux dispenses et, dès l’école primaire, introduire trente minutes quotidiennes d’activité sportive et, chez les collégiens, deux heures de sport supplémentaires. Ce temps doit être dégagé dans leur emploi du temps. Il faut prendre exemple sur les États-Unis ou l’Angleterre, où les enfants ont des établissements à horaires aménagés. On ne peut plus rester dans l’impasse où nos enfants doivent choisir entre le sport et les études, ou partir aux États-Unis ». La dimension physique n’est pas la seule à prendre en compte, précise Germain Simon, sportif de haut niveau et cofondateur de Kalee :« La dimension mentale et la compréhension de nos mécanismes cérébraux ont longtemps été les oubliés de la formation, autant celle des athlètes, des collaborateurs dans les entreprises que des plus jeunes, dans l’éducation. Aujourd’hui, par nos formations et l’expérience ‘‘mental building’’, nous permettons à chacun de découvrir et de se réapproprier ses facultés mentales ». 

Les JO sont donc un moment clé pour remettre en valeur le sport, en France : « Nos enfants vont pouvoir aller admirer nos athlètes, voir les sportifs paralympiques de haut niveau dépasser leur handicap en battant des records, cela a une vraie vertu éducative ; c’est la magie du sport, son universalité », lance la ministre des Sports. Il y a un autre enjeu, en matière de communication. « Il n’y a pas que les grandes entreprises qui doivent se l’approprier, ajoute Matthieu Gabai, président de l’agence Epoka. Ces deux grands événements vont développer des valeurs que les entreprises de toutes tailles doivent être démultipliées en interne et externe. Plus nos entreprises seront impliquées dans le dispositif, plus elles seront fortes, plus cela permettra à la France de réussir à tous les niveaux. » Le compte-à-rebours a commencé.

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