Les défis de l’après-Merkel
Si un gouvernement allemand tarde à se mettre en place, cela pourrait avoir des conséquences sur la politique étrangère française, analyse Paul Maurice, chercheur à l’Ifri et spécialiste de l’Allemagne.
Si un gouvernement allemand tarde à se mettre en place, cela pourrait avoir des conséquences sur la politique étrangère française, analyse Paul Maurice, chercheur à l’Ifri et spécialiste de l’Allemagne.
Ancien n°2 de la diplomatie européenne, le diplomate est l’envoyé spécial du président de la République pour l’architecture de sécurité et de confiance avec la Russie. Un titre et une mission qui révèlent une ambition mais aussi, selon ses détracteurs, une forme de naïveté.
Comment dénoncer les provocations militaires russes aux frontières de l’UE sans prendre le risque d’un conflit ouvert et ruiner toute chance d’un partenariat constructif ? Les derniers mois ont prouvé que l’Europe était limitée dans sa politique russe.
La chancelière allemande n’a jamais eu l’Europe chevillée au corps. Il a fallu attendre la crise du Covid-19 et la présidence allemande de l’Union pour qu’elle fasse prévaloir l’intérêt général européen sur celui de son pays. Récit d’une longue conversion, alors que son dernier mandat s’achève.
Allemande avant tout, la présidente de la Commission européenne mène une politique germano-centrée. Portrait sans concession.
Selon le directeur de l’Ifri, nous assistons au passage d’une économie politique axée sur le pétrole à une économie internationale axée sur la donnée, avec toute la géopolitique qui en découle.
Face à la deuxième vague de Covid-19, l’Europe renoue avec ses divisions. Ce qui risque de faire caler la reprise de la croissance.
Cet ancien ambassadeur de France en Chine a pu également suivre l’évolution du régime communiste depuis l’Elysée, où il était le sherpa du président Chirac, ou au Quai d’Orsay, dont il a été le secrétaire général entre 2017 et 2019. Pour lui, le « monde d’après » doit faire de l’Europe une puissance d’équilibre entre la Chine et les Etats-Unis.
Face à la pandémie, l’Europe a d’abord brillé par son manque de réaction et ses erreurs. Mais la machine bruxelloise s’est finalement mise en route. Contrairement à la crise financière de 2007-2008 et à la crise de la zone euro de 2010-2012, les États et les institutions communautaires ont alors réagi vite et fort. Mais les « radins » font de la résistance.
Le Covid-19 aggrave les fractures de notre monde, souligne le directeur de l’Institut français des relations internationales. Alors que la Chine et les États-Unis s’affrontent ouvertement, les plateformes numériques acquièrent un nouveau pouvoir en se substituant peu à peu aux États. les Vingt-Sept, eux, accumulent les crises.